banner

Blog

Jul 04, 2023

Haunted Mansion : cette absurdité surnaturelle grince comme une vieille maison

Ce fil surnaturel (la troisième tentative de Disney de capitaliser sur la popularité du manège dans un parc à thème) met en vedette LaKeith Stanfield, un interprète merveilleusement subtil, avec un flair pour un scénario habile (voir Sortez, Désolé de vous déranger, Judas et le Messie noir , Couteaux sortis). En ce sens, son dernier film se qualifie comme un récit de l’inattendu. Vous vous attendez à ce que ce soit bon ? Surprendre!

Stanfield est l'astrophysicien de la Nouvelle-Orléans, Ben, qui veut voir « l'invisible ». Après un préambule si alambiqué qu'il donne mal à la tête, Ben et quelques experts paranormaux farfelus (le prêtre d'Owen Wilson, le médium de Tiffany Haddish) se retrouvent piégés dans le manoir titulaire, nouvellement détenu par une mère célibataire terre-à-terre et incroyablement riche, Gabbie (Rosario Dawson; perdu).

Bien sûr, la maison contient une force maléfique (un Jared Leto lourdement déguisé ; un geste intelligent). Finalement, une médium désincarnée des années 1880, Madame Leota (Jamie Lee Curtis) et un professeur d'histoire (Danny DeVito) font la lumière sur la façon dont le « fantôme Hatbox » peut être arrêté.

Avec ses effets visuels mornes, ses blagues molles et ses rebondissements invraisemblables, Haunted Mansion grince comme une vieille maison dès le départ. Mais c'est aussi ambitieux. Le réalisateur Justin Simien et la scénariste Katie Dippold souhaitent parler des grands enjeux (le deuil, le racisme, l'intimidation, la nécessité pour les scientifiques de garder l'esprit ouvert).

Le résultat final n’est cependant ni amusant ni profond, faisant partie d’un sous-genre tragique qui met l’épaisseur dans le gothique. L’appareil photo sophistiqué que Ben invente pour photographier les spectres a-t-il un objectif pratique ? Non. Tous les fantômes, ici, sont « vus », c'est-à-dire visibles à l'œil humain, et il ne partage jamais ses images. Mais bon, au moins ça lui donne quelque chose à faire avec ses mains.

Il est possible que les gros bonnets du studio, terrifiés à l'idée de se retrouver avec quelque chose de trop audacieux pour le grand public, aient interféré avec la production, édulcorant les idées brillantes et/ou les rendant à moitié cuites. Simien a eu sa rupture avec la satire sauvage, Chers Blancs. Peut-être que son prochain film s'intitulera Chers dirigeants de Disney.

Le film ne se déroule qu'une seule fois, dans une séquence mettant en vedette Winona Ryder dans le rôle de Pat, un membre hilarant et aigre de l'industrie du patrimoine. Sereinement décalé et cohérent, ce segment offre un aperçu obsédant de ce qui aurait pu être.

125 minutes, certificat 12A

En salles à partir du 11 août

125 minutes, certificat 12A
PARTAGER